Matthieu Blanchin
Il étudie à l’École Émile Cohl et commence une carrière d’illustrateur auprès d’éditeurs tels que Hachette, Flammarion, Nathan, Gallimard, Bayard Presse et J’ai lu. Il publie ses bandes dessinées dans Pilote, Lapin, Fusée, Ego comme X. Il donne des cours à l’École Estienne à Paris. En 2002, il reçoit le Prix du meilleur premier album du Festival international de la bande dessinée d’Angoulême pour Le val des ânes. En 2005 il crée la collection Onomatopée aux Editions Lito.Martha Jane Cannary est certainement l’une des personnalités les plus connus des États Unis d’Amérique, sous le nom de Calamity Jane. Mais qui est-elle réellement ?
Au service de cette biographie intelligente et sensible, le dessin de Blanchin s’assagit, se corsète d’un soupçon d’académisme pour rendre justice à son sujet. Mais il déborde toujours d’énergie, jongle des cadres et des points de vue, tourne autour de ses personnages, les saisit dans une gesticulation, silhouettes esquissées, mobiles, sur lesquelles on rebondit d’ellipse en ellipse pour reconstruire la vitesse des gestes.
Blanchin travaille aussi le décor en épaisseur : des paysages au lavis, criblés de hachures, découpant les Rocky Mountains sous la neige, ou le vaste champ boueux du chantier du chemin de fer, ou encore les précipices qu’affrontent les convois de colons. Le croquis alerte, saisissant un paysage en trois lignes, une silhouette en une seule odulation épaisse et juste, s’enrichit et se pose.
Blanchin ne renonce pas à sa manière, ne change pas de style : il donne simplement le sentiment de ralentir un peu son trait, d’adoucir un peu son mouvement, pour lui donner un rythme plus ample. Dans ses lavis et ses clair-obscurs, il parvient même à évoquer le sépia des vieilles photos de l’Ouest. Une sorte de brume flotte autour de ses dessins, comme si chaque planche émergeait du passé, comme si chaque dessin nous laissait jeter un regard sur la jeunesse de l’Amérique.
Christian Perrissin et Matthieu Blanchin se sont penchés sur les écrits de Calamity Jane, Les Lettres à sa fille, et sur de nombreux autres écrits pour nous raconter la vie de cette aventurière, célèbre, mais assez méconnue, qui a croisé le Général Custer, et dont le grand amour se nommait Wild Bill Hickok.
Mais c’est avant tout le portrait d’une femme que les auteurs dévoilent au-delà du mythe dans cette trilogie intimiste à grand spectacle.