Avec Il était une fois dans le futur, Carlos Giménez a choisi d’adapter plusieurs récits des grands auteurs que sont Jack London et Stanislaw Lem. Avec son trait si caractéristique, il nous emmène dans les étoiles pour suivre les aventures de colons exploiteurs de populations indigènes, celles d’un aventurier découvrant une étrange cité, ou d’un équipage réduit à se choisir une victime parmi eux pour profiter de la viande qu’il représente…
Carlos Giménez, né en 1941 à Madrid, est l’un des dessinateurs et scénaristes les plus importants en Espagne, dont une grande partie de l’œuvre constitue un témoignage précieux de plus de cinquante ans d’Histoire en Espagne, depuis la Guerre Civile jusqu’à la Transition démocratique. Son talent est aujourd’hui unanimement consacré. En témoignent les nombreux prix qu’il a obtenus1, en Espagne comme ailleurs, parmi lesquels le Prix du patrimoine du célèbre Festival d’Angoulême en 2010 pour l’une de ses œuvres les plus connues, Paracuellos. Cette série retrace son enfance passée dans les foyers l’Auxilio Social, l’assistance publique espagnole pendant le franquisme, sous coupe de la Phalange, auquel il sera fait référence plus avant dans cet article.
Doté d’un style immédiatement reconnaissable, avec ce trait, qui oscille entre le réalisme et la caricature, et surtout ce graphisme en noir et blanc si caractéristique, Carlos Giménez est devenu une référence incontournable pour qui s’intéresse au 9e art, qui dépasse le cadre espagnol. En outre, il est l’un des précurseurs en Espagne de la bande dessinée pour adultes, pouvant même être considéré comme un pionnier en matière de bande dessinée autobiographique, et plus largement de bande dessinée testimoniale, dénonciatrice, et mémorielle